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• 1897; ar. d'Algérie nuba « tour de rôle », désignant la musique que l'on jouait à tour de rôle devant les maisons des dignitaires1 ♦ Musique militaire des régiments de tirailleurs d'Afrique du Nord, comportant des instruments indigènes (fifres, tambourins).2 ♦ (1898) Fig. et fam. Faire la nouba. ⇒ fête, java, noce. « Ce n'est pas parce qu'ils sont riches qu'ils doivent faire la nouba tous les jours » (Duhamel). Une nouba à tout casser.Nuba, Nouba ou Nubiensensemble de populations du Soudan établies dans le Kordofan (env. 2 100 000 personnes). Ils parlent des langues nilo-sahariennes du groupe soudanais oriental.————————NoubaV. Nuba.————————Nouban. f.d1./d Au Maghreb, oeuvre musicale classique d'origine andalouse.d2./d à l'époque coloniale, fanfare des tirailleurs d'Afrique du Nord.|| Fig., Fam. Faire la nouba: faire la fête.⇒NOUBA, subst. fém.A. —Vieilli1. Musique jouée par les régiments de tirailleurs nord-africains, à base d'instruments traditionnels et comportant exclusivement des airs populaires arabes; musique, orchestre algériens (sans connotation militaire). Une noce ne va pas sans musique, l'Algérie sans la nouba, cette musique des tirailleurs algériens qui a enchanté les boulevards parisiens en -13 (ESN. Poilu 1919, p.373).2. Orchestre de tirailleurs nord-africains. Elle a aimé les âniers de la rue du Caire (...) et les turcos de la Nouba (LORRAIN, Âmes automne, 1898, p.145). Dépenses relatives aux musiques, fanfares, cliques et noubas (LUBRANO-LAVADERA, Législ. et admin. milit., 1954, p.222).B. —Pop. Divertissement, fête bruyant(e). Mais tout a une fin en ce monde, même la nouba, la grande orgie des légionnaires qui déborde facilement en folie des grandeurs (CENDRARS, Homme foudr., 1945, p.18). [Ils] pénétrèrent dans la turne [le music-hall]. La nouba fonctionnait à plein: cris, rires, chahuts (LE BRETON, Rififi, 1953, p.112).— Loc. verb. Faire la nouba. Synon. faire la bringue, la java, la noce. Chaque fois qu'on monte en ligne on fait la nouba toute la nuit (GENEVOIX, Boue, 1921, p.248). La religion de l'amour avec ses bigots et ses bigotes, qui croient aimer et qui tout simplement font, dans la douleur, ce que les bourgeois appellent la noce et le peuple de mon quartier la nouba (LARBAUD, Amants, 1923, p.192).Prononc. et Orth.:[nuba]. Plur. des noubas. Étymol. et Hist. 1. 1897 «musique des tirailleurs algériens» (BRUANT, Sur la route, p.92 ds SAIN. Lang. par., p.158: Ils [les tirailleurs algériens] vont la chéchia sur l'oreille, Marchant au son de la nouba); 2. a) 1908-12 p.ext. pop. «fête, noce» (L. FORTON, La Bande des Pieds-Nickelés, p.105 ds CELLARD-REY); b) ca 1898 faire la nouba (d'apr. DAUZAT, Arg. guerre, 1918, p.120: voilà plus de vingt ans que le peuple de Paris dit, par métaphore, faire la nouba); 1908 (MÉTÉNIER et FABRICE, Dernière aventure du prince Curaçao in Interm. des chercheurs, LXXIX, 231 ds Fonds BARBIER: il n'y aurait jamais eu le besoin d'avoir du peze pour faire la nouba). Empr. à l'ar. maghrébin nuba (corresp. à l'ar. class. nauba) «tour, tour de rôle; service de garde; corps de troupe faisant, à tour de rôle, son service auprès d'un prince ou dans une place de guerre; concert de musique qui a lieu périodiquement devant la maison d'un prince, d'un officier ou d'un dignitaire; concert, fanfare, orchestre» (DOZY t.2, pp.731-732; LOK. n°1560; FEW t.19, p.140). Bbg. CHAUTARD Vie étrange Argot 1931, p.440.nouba [nuba] n. f.ÉTYM. Fin XIXe; arabe d'Algérie nūbă « tour de rôle », désignant la musique que l'on jouait périodiquement et à tour de rôle devant les maisons des dignitaires.➪ tableau Mots français d'origine arabe.❖1 Anciennt. Musique militaire des régiments de tirailleurs d'Afrique du Nord, comportant des instruments tels que fifres, tambourins, etc. || Le bélier de la nouba.2 ☑ (1897). Fig. et fam. Faire la nouba. ⇒ Bamboula, 2. bringue, fête (I., 7.), java, noce (II.). — Une nouba à tout casser.1 Et quand ils arrivèrent en gare, les trois amis, débordant d'une joie portée à la quinzième capucine, glapirent comme des putois : « Vive Pantruche ! Ohé ! les poteaux, v'là les aminches qui radinent… À nous la vadrouille et vive la nouba ! »2 Des hommes comme ça (…) ce n'est pas parce qu'ils sont riches qu'ils doivent faire la nouba tous les jours.G. Duhamel, Récits des temps de guerre, V, Crésus.
Encyclopédie Universelle. 2012.